Misanris
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 La noble mort d'Alara

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Le Silure

Le Silure


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Feuille de personnage
Race: Vampire
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MessageSujet: La noble mort d'Alara   La noble mort d'Alara EmptyMer 24 Déc - 15:13

[Rapport détaillé sur le spécimen lycanthrope capturé dans les ruines de l'ancien Royaume, par Dolphus Hund.]

Nous pouvons observer chez le spécimen un comportement anormal. Il n'est pas rare qu'un excès de violence a déjà été observé chez des spécimens lycanthropes, mais seulement de façon constante.
Or, dans cette cage renforcée de magie et contrôlée jour et nuit, le spécimen se comporte comme un animal enragé par moment, quitte à se blesser en essayant de quitter sa prison (Le sujet s'est jusqu'ici blessé plus de 40 fois en moins de trois jours), et semble par moments reprendre ses esprits et prétendre n'être qu'une jeune femme aveugle.
Elle reste alors pelotonnée sur elle-même et demande sans arrêt à sortir.
Le sujet présente donc des signes d'une forme de schizophrénie paranoïaque, sans pourtant tenter le suicide. Il ne semble pas avoir conscience de sa schizophrénie. Nous n'avons pas encore tenté d'entamer une discussion avec le sujet pendant ses phases de calme précaire.

Mon équipe et moi-même avons tenté d'avancer une théorie. Dans la société lycanthrope [Cf : Bestiaire du Misanris, par Dolphus Hund], les spécimens semblent considérer la métamorphose (et donc le libre-cours aux instincts primitifs) lors de la pleine lune comme un fait essentiel à leur développement, autant physique que psychique.
Il est possible, bien que cette hypothèse reste à confirmer, que la cécité du sujet, et donc l'absence de métamorphose ait eu un effet néfaste sur les instincts primitifs qui sommeillent en chaque lycanthrope.
Si l'on considère que si un sujet ne s'éveille pas assez lors des pleines lunes, son instinct bestial prend le pas sur l'esprit "humain", il est alors possible et cohérent que ce sujet d'étude présente des signes d'agressivité comme s'il se métamorphosait, tout en restant dans sa forme physique humaine.
Si, comme je le prévois, l'état du sujet ne fait que s'aggraver, il pourrait bien être un des spécimens lycanthropes les plus dangereux, ou tout du moins le plus agressif.

*** *** *** *** *** *** *** *** *** *** *** *** *** *** *** *** *** ***

-Allez, montre-toi, lâcha Méduse dans le froid ambiant.

Un des serpents qui formaient sa chevelure lui susurra des paroles à l'oreille. La sorcière acquiesça d'un air grave.
Postée au somment d'un antique temple dédié au Dieu Louval, Méduse, les bras croisés, attendait.
Elle contempla un instant l'épaisse jungle qui se dressait tel un rempart naturel autour de ce si vieux temple de pierre.
Laissant son esprit dériver une dernière fois dans le vague, la sorcière se prit à regarder le ciel, emplie d'une nostalgie peu habituelle.
D'un coup, un sifflement lui emplit les oreilles, alors qu'elle s'écartait d'un bond en arrière.
La lance de métal se planta dans la roche avec une force incroyable, s'enfonçant d'un bon mètre dans la pierre.
Une forme noire se détacha des arbres pour se poster pieds nus, à la verticale sur le manche de l'arme, tandis que Méduse s'asseyait sur une pierre, jambes croisées.
La chose qui avait été autrefois Alara Targaryen n'avait plus grand-chose d'humain.
De son ancienne vie ne subsistait que le bandeau écarlate lui couvrant les yeux. Ses cheveux noirs avaient été coupés courts, et étaient coagulés de sang séché. A moitié nue, elle ne portait qu'un simple pagne de tissu lui couvrant le bas-ventre, et son corps portait les stigmates de nombreux combats.
Des cicatrices étaient visibles sur presque l'ensemble de sa peau, une énorme balafre lui barrait la poitrine, l'ayant amputée d'un sein. Une autre s'étendait de son oreille à son torse, s'arrêtant juste au-dessus de la poitrine.
La créature écumait d'une rage bestiale, à peine contrôlée. De la bave mêlée de sang perlait à sa bouche.
Dans un grognement bestial, elle se jeta en avant, droit sur son ancien maitre.
Vive comme l'éclair, Méduse tira une longue dague affilée de sa ceinture et se prépara à la contre-attaque.
Alara frappa, toutes griffes dehors, prête à en finir d'un coup. Méduse, agile comme un chat, évita l'attaque d'une torsion en arrière, taillant dans un même temps une large entaille dans le flanc de sa disciple.
Insensible à la douleur, la lycanthrope attrapa la poignet de Méduse et le brisa d'une torsion, tandis qu'elle lui plantait ses griffes dans la gorge.
La sorcière laissa échapper un grognement, avant de prendre sa forme serpentine et de balayer les jambes de son ennemie de sa queue.
Avant même qu'Alara ne puisse se rattraper, elle claqua des doigts et un éclair de foudre zébra les cieux.
La lycanthrope, une main à terre, intercepta l'attaque du plat de l'autre tout en envoyant son pied dans l'abdomen de Méduse. Le bruit qui résulta de l'interception fut semblable au grondement du tonnerre.
D'un bond, les deux femmes reculèrent pour se poster à quelques mètres l'une de l'autre.
Une fine fumée rougeâtre s'échappa du flanc d'Alara, tandis que sa blessure commençait à se refermer. La lycanthrope poussa un hurlement de rage.
Méduse, accroupie, laissait cicatriser les griffures à son cou, le visage emplie de tristesse.
Qu'était-il arrivé à Alara Targaryen, cette femme bienveillante, forte et fière ?

Serrant les dents, Méduse se releva et fixa le bandeau rouge qui masquait les yeux de sa disciple. Passant sa main sur sa gorge, elle constata la force brute dont Alara avait fait preuve. Valait mieux éviter le corps à corps, pour le moment...
En un éclair, elle fit apparaitre une boule de feu dans sa main, qu'elle lança tout aussi prestement.
S'en suivit une série d'explosions apocalyptiques, tandis que Méduse sautait d'arbres en arbres, de pierre en pierre, fuyant Alara qui tentait tant bien que mal de se rapprocher. Autour du temple, on aurait dit que la fureur des Dieux venait de se déchainer. Des éclairs zébraient le ciel et déchiraient indifféremment arbres et roches, et des flammes avalaient la végétation qui survivait.
Profitant d'une seconde de répit, Méduse joignit les mains à la façon d'une prière en fermant les yeux. Alara émergea d'une fumée noirâtre, gueule écumante et se jeta sur la sorcière immobile.
L'instant d'après, elle se retrouvait emprisonnée dans une sphère d'air parcouru de flammes écarlates et noires.
Méduse se recula d'un long bond en arrière, avant que la sphère n'explose de l'intérieur. L'onde de choc dévasta tout ce qu'il y avait de vivant sur un kilomètre de diamètre, sans distinction, laissant derrière elle un temple aux pierres calcinées, de la terre fumante et des carcasses d'animaux. Parmi lesquelles celle d'Alara.
La créature semblait avoir plutôt bien résisté aux flammes, mais son corps ne bougeait plus.
Quelques gouttes de sueur perlaient sur le front de Méduse tandis qu'elle s'approchait de la silhouette inerte, lame à la main, par précaution.
Elle regarda avec compassion la petite main fumante qui semblait brandir dans sa direction un index accusateur.
Index qui, l'instant d'après, lâchait une perforation. L'air se tordit sous la force de l'impact, quand le mana traversa l'épaule de Méduse dans une gerbe de sang noir, lui arrachant un grincement mauvais.
La sorcière eut juste le temps de sortir une deuxième dague qu'Alara se jetait sur elle. De la paume de sa main, elle lança une nouvelle perforation, bien plus puissante que la première, que Méduse dut bloquer avec le plat de sa lame. Contre-attaquant aussi sec, Méduse décocha un coup horizontal qu'Alara esquiva d'une pirouette vers l'arrière, frappant dans un même temps de son talon le menton de Méduse.
Titubant sous l'impact, la sorcière ne vit pas venir la seconde charge. Le poing griffu d'Alara l'atteignit en pleine face, lui brisant le nez d'un coup.
Méduse tomba en arrière, avant de se rattraper et de fuir de nouveau le combat rapproché.
Un rictus mauvais éclaira le visage de la lycanthrope et elle repartit à l'assaut.

A contrecœur, Méduse entama la Danse du Naga. Contre des mouvements aussi brutaux que ceux d'Alara, le Cycle du Printemps était d'une efficacité redoutable.
La lycanthrope, qui laissait libre cours à ses instincts les plus bas, ne pouvait rivaliser avec les mouvements précis et raffinés de son maître.
Chacun des coups de Méduse rencontrait la chair d'Alara. La lycanthrope avait beau faire fi de la douleur, elle perdait peu à peu du terrain, pour finalement se faire repousser par l'Eau du Naga.
Un filet de sang s'échappa de ses lèvres meurtries lorsqu'elle retomba à terre.
Méduse, les yeux fermés, figée dans une pose de combat, respirait faiblement et reprenait peu à peu une respiration régulière.
Le Cycle du Printemps étant un style de combat axé sur la contre-attaque, elle attendit l'assaut de sa disciple enragée.
Il ne se fit guère attendre. Alara manqua la tête de son maitre de quelques centimètres, avant de sauter pour éviter la contre-attaque immédiate. Un sourire cruel déforma son visage alors que Méduse lâchait un hoquet de surprise.
Le pied nu d'Alara, dans un tourbillon de fleurs jaunâtres vint lui briser le nez sec, la repoussant de plusieurs mètres.
La lycanthrope retomba à terre, de la bave et du sang s'écoulant de ses lèvres meurtries dessinant un rictus mauvais. Par intermittence, elle émettait des grognements bestiaux.
Sa petite main se tendit sur le coté, et dans un bruit strident d'une lame qui fend l'air, le manche de sa lance vint le loger brutalement en son creux.
Quelques mètres plus loin, Méduse fixait avec tristesse les fissures dans le sol. L'esprit bestial qui ne faisait jusqu'ici que sommeiller à l'intérieur de sa disciple prenait peu à peu le contrôle total, et donc utilisait les pouvoirs d'Alara.

-Danse du Naga, cycle de l'Été.

Les serpents sur sa tête hurlèrent dans une octave suraiguë, et sur le corps de la gorgone se dessinaient d'étranges marques rouges alors que son sang se mettait à bouillir.
Ses membres se raidirent sous l'effet de la nouvelle force. Fixant le bandeau d'Alara, ses dents se serrèrent sous l'effet de la colère. L'impuissance de sauver sa disciple.
En un instant, elle fut derrière elle, sa lame dépassant des cotes dénudées de la lycanthrope hoquetant. D'un coup de coude, elle se fit repousser à nouveau, tandis qu'Alara, de la fumée rougeâtre s'échappant de sa blessure, repartait à l'assaut.
Et sonnait l'acier, sonnait l'acier, gueulait, hurlait, tonnait l'acier à en faire trembler le ciel, pour chanter une mélodie aux Dieux.
Les coups claquaient dans l'air tels des coups de tonnerre. Et s'enchainaient les passes, les contre-attaques, sous le regard de la Terre elle-même, pleurant un combat sans merci.
Le Bien, le Mal, nul affrontement dans ce duel.
La lance d'Alara transperça la cuisse gauche de la gorgone, qui poussa un hurlement de rage. De sa main griffue, elle frappa à la tempe, et de l'autre, elle lui saisit l'épaule, la broyant littéralement sous sa force. Alors la gorgone lui planta ses crocs dans le cou.

Après des heures de combat, le poison de Méduse commençait enfin à faire effet sur l'organisme d'Alara. A genoux, du sang cascadait de ses lèvres entrouvertes, ses bras tremblaient sous l'effort, sa lance, si fidèle arme à ses cotés, était inutile.
Tremblotante et couverte de sueur, sa respiration était irrégulière. La mort se répandait inéluctablement dans tout son être.
A pas lents, Méduse se rapprocha d'elle, son regard bleu empli de tristesse. Boitant du coté gauche, couverte de sang, mais victorieuse.
Crachant une dernière giclée de sang, Alara s'effondra. Sur les pierres jaunies de l'ancien temple, la lycanthrope allait mourir.
La gorgone s'agenouilla au pied de sa disciple, lui caressant tendrement la joue avec mélancolie. La jeune femme articula quelque chose qui se perdit dans un nouvel éclat de sang. Elle parvint malgré tout à sourire, dévoilant ses dents autrefois blanches. Avec un grincement, elle poussa sur ses jambes, tentant tant bien que mal de se remettre sur pied.
Elle chancela un instant sous l'effet du poison. Le sang coulait le gong de sa poitrine dénudée, bariolée de cicatrices.
Titubant un instant, elle se dressa de toute sa hauteur, fière et droite comme autrefois, ses cheveux noirs coupés court maculés de sang.
Hésitante, elle commença à défaire son bandeau, un sourire mélancolique aux lèvres. Ses dents claquèrent plusieurs fois d'affilée.
Une mèche de cheveux lui tomba dans les yeux lorsqu'elle le défit entièrement, le laissant tomber à terre
Sa raison lui était revenue, et le meilleur des choix, elle le connaissait.
Lorsqu'elle ouvrit les yeux, la première fois depuis des années, elle crut que se soleil, pourtant en grande partie masqué par les nuages allait lui bruler les pupilles.
Méduse, ses serpents en guise de chevelure, son visage fin, grisâtre son sourire doux, et ses yeux reptiliens d'un bleu...bleu...si...bleu...
Une goutte salée coula sur la peau, roula sur la pierre, tomba sur la roche.
Méduse entrouvrit les lèvres, voulant dire quelque chose. Il n'en sortit qu'un souffle froid, et elle tourna les talons, sa longue robe grise flottant un instant dans l'air.


A l'extrême sud-ouest du Misanris se trouve un temple ancien dédié au Dieu-animal Louval. Situé au milieu d'une terre stérile et dévastée ou ne subsistent que la pierre.
Ses pierres rectangulaire parfaitement alignées et empilées de façon pyramidale sont vieilles et jaunies par le temps. Même les animaux évitent ce lieu.
Il n'y a rien au sommet, mis à part d'anciennes traces d'un combat apocalyptique.
Dans une antichambre humide située au plus profond de ses entrailles se trouve une statue.
Magnifiquement sculptée au trait près, elle représente une guerrière pleine de force et de courage. Une lance est posée à ses pieds, passant ses nuits aux cotés de sa maitresse, plus fidèle des compagnes.
Rarement, une fleur est posée par terre. C'est une Camélia rouge.
Le vent gémit et hurle, exhalant son haleine amère à travers le temple vide. Il lui murmure à l'oreille, faisant naitre un sourire sur ses lèvres de pierre.
C'est une forme d'immortalité, mais dont il faut payer le prix en une monnaie de souffrance.
Les étoiles clignent d'une froide ironie.

Et même le temps s'arrêtera-t-il peut-être.
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