Une journée de repos

Après quelques heures de marches, nous arrivâmes à la capitale. Yuki semblait bien plus préoccupée par cette blessure que moi. Pendant le trajet je n’avais cessé de la regarder, je me disais que si Karen était encore ne vie, elle lui ressemblerait surement. Notre traversée de la ville ne passa pas inaperçue, les villageois me dévisageaient tous avec une expression de dégout mêlée de compassion tandis que Yuki et moi nous dirigions vers l’hôpital.

L’étrange silence de la jeune fille attira mon attention. En effet Yuki lançait un regard pensif à ma blessure, et il ne fallait pas être une génie pour en déduire qu’elle était inquiétée par la grande quantité de sang qui avait déjà coulé de la plaie malgré la couche de glace qui la recouvrait. C’est donc le sourire au lèvres que je mis ma main sur son épaule afin de la rassurer :

-Sa va aller, ne t’inquiète pas j’ai l’habitude.

Je ne devais pas avoir l’air très sincère vu que j’étais sans nul doute aussi pâle que les draps du prince Halkiryu. Peu importe, nous étions presque arrivé à l’hôpital après tout. Nous restâmes tous silencieux lors des 10 minutes de marche restantes après lesquelles nous finîmes enfin par atterrir face à cet immense bâtisse blanche. Dès notre entrée deux infirmières arrivairent affolées en poussant énergiquement une civière devant eux, Requiem sembla très amusée par ces dernières et se mit à rire bruyamment tandis que Yuki, visiblement honteuse de l’attitude de cette dernière alla directement s’assoir face à la fenêtre sans dire un mot. Les deux infirmières piaillaient de leurs voix suraigües en me demandant de m'allonger sur la civière qu’elle allaient regretté d’avoir trainé avec elles:

-Mais enfin, je vous assure que c’est pas nécessaire, j’arrive à marcher tout seul !

-Allons monsieur ne soyez pas ridicule !

-C’est en m’allongeant dessus que j’aurais l’air ridicule ! Pas question !

Ma dispute avec les infirmières continua quelques secondes de plus puis fut interrompue par l’arrivée du médecin, un vieil homme d’environ 70 ans, une longue barbe presque aussi blanche que sa blouse et portant une paire de lunettes poussiéreuse. Il s’approcha de moi, et m’accompagna dans une sale non loin de là avant de me demander de m’assoir sur un lit.

-Bien, ne bougez pas, sa ne prendra que quelques minutes.

Sa maîtrise de la magie curative était tout à fait impressionnante. En à peine deux minutes, ma blessure était complètement refermée. Me voyant quitter la sale, le vieil homme ma lança un regard et fini par me conseiller de ne pas trop me fatiguer :

-Ménagez-vous pendant les trois jours à venir, vous avez perdu beaucoup de sang jeune homme.

-Pas de problème, merci beaucoup.

En fait, je n'avais pas dutout fait attention à ce que m'avait dit l'ancêtre et je m'en foutait complètement. J'étais enfin libre de mes mouvements et Yuki avait retrouvé sa tranquillité. A notre sortie de l'hôpital nous nous dirigeâmes vers un tailleur à quelques mètres de là pour que j'y laisse ma veste que Yuki avait déchirée. Je changeais de T-Shirt dans la boutique avant de demander à Yuki qui semblait déjà bien plus détendue:

-Dit tu veux manger quelque chose ?

Manger quelque chose ?

Ce ne fut que lorsque le jeune combattant posa la question que Yuki se rendit compte qu'elle était affamée. La nuit était tombée depuis plusieurs minutes, et la dernières lueurs du jour s'estompaient à l'horizon. Requiem redevenue épée pendant au côté d'Akira, celui-ci se tourna vers Yuki pour recevoir sa réponse. Soit il ne souffrait plus du tout, soit il le cachait bien, dans tous les cas le jeune combattant avait retrouvé une certaine allure. Yuki répondit finalement avec un sourire.

-Et bien, pourquoi pas ? Il y a bien un restaurant que j'apprécie particulièrement. Laisse-moi t'inviter, pour me faire pardonner de t'avoir blessé.
Et d'inviter d'un geste de la main le jeune homme à la suivre tout en engageant la marche. Au bout d'une minute ou deux à peine, cependant, Yuki ne résista plus.

-Kagutsuchi, tu peux toujours parler ? Demanda-t-elle soudain.
-Oui je le peux, répondit sobrement l'épée de sa voix grave et puissante qui résonnait dans la tête de ceux à qui elle s'adressait.
-Et pourquoi ne t'es-tu jamais exprimé plus tôt ?
-Je ne le pouvais pas. Celle à qui je suis lié, Tsukihime Aëgis, n'est plus dans ce monde. La majeur partie de mon pouvoir en tant qu'épée repose sur mon lien avec elle. De fait, sans sa présence, je suis pour ainsi dire bloqué, enfermé, et privé de pouvoir. Ou du moins de la possibilité de l'extérioriser.
-Alors pourquoi le peux-tu maintenant ?
-Parce que je suis dans le coin, répondit soudain Requiem depuis son fourreau. Ma présence en tant que Spiritual Sword sert de catalyseur pour le piaf, et lui suffit pour extérioriser un peu de pouvoir. En gros il sert toujours à rien.
-Donc dès que Requiem sera un peu éloignée de toi, Kagutsuchi, tu redeviendras silencieux ?
-Non. Si tu me donne de ton mana, je saurais m'en servir pour continuer à communiquer. Mais le reste de mes capacités sont exclusivement liées à Aëgis.
-Je vois... C'est vrai que je n'ai jamais pensé avant à mettre du mana dans mon arme.
-Ben maintenant tu l'sais, trancha Requiem.

Le ton glacial et net coupa court à toute véléïté de poursuivre la conversation. Fallait croire que ça lui plaisait pas. L'ambiance fut sauvée de justesse par l'apparition soudaine du restaurant que cherchait Yuki.

-C'est ici ! Akira, j'espère que tu aimes les plats un peu recherchés, parce que moi, je suis un fin gourmet ! lança-t-elle avec entrain en s'avançant vers l'enseigne.

Yuki aimait les plats sophistiqués, ce qui n’était pas du tout mon cas. J’avais depuis toujours mangé des plats banals comme tout sans jamais penser à venir me nourrir dans des restaurants de ce style. Mais bon, je ferais un effort cette fois si. A peine étions nous entré qu’un serveur m’interpella, moi uniquement, n’osant pas, par respect s’adresser à la demoiselle qui m’accompagnait :

-Excusez-moi monsieur mais les armes blanches sont interdites dans notre établissement, veuillez les déposer à…

Il n’eu pas encore fini sa phrase que Requiem s’était déjà matérialisée en femme et c’est, accoudée sur mon épaule et avec un large sourire qui se voulait provocateur qu’elle s’adressa au jeune homme :
-Tu vois des armes chez lui le pingouin ? *faisant référence au costume du serveur*

Le jeune homme, visiblement désorienté s’excusa alors cérémoniellement auprès de Requiem qui affichait alors une mine des plus satisfaites puis se retira en saluant le groupe et en leur souhaitant un bon appétit.

Requiem lança alors un regard fier à Kagutsuchi ajouté à un léger sourire en coin :
-Encore un peu et tu passais le diner ici *elle désignait alors du doigt un large bac cylindrique qui contenait les parapluies qu’avait déposé les gens avant de rejoindre leur table*.

Nous furent alors accompagnés par un serveur jusqu'à la table qui nous avait été attribué.
-Et voilà, table 28 c’est ici.

Le jeune homme voulu tirer la chaise pour aider Yuki à s’assoir mais je fus bien plus rapide et c’est en lançant un regard moqueur à ce dernier que je m’adressais à mon amie :
-Je t’en prie, Yuki…

Nous nous fîmes servir en quelques minutes à peine, mais en plein milieu du repas, le discourt d’un homme de la table voisine attira mon attention:

-Mais oui, crois moi Ephraïm, Le Prince de Kvatch, en personne ! On dit qu’il avait l’une des cartes légendaires en sa possession et qu’il avait tenté de la détruire lorsque les soldats du roi lui sont tombés dessus. Il a été arrêté avec un vampire et on dit que leur exécution est prévue pour cet après midi. Je ne sais pas pour toi, mais moi je ne veux pas rater ça !

-Vraiment ?! Le Prince de Kvatch, il s’appel comment ? Je n’ai jamais entendu parler de lui…

-C’est un descendent du clan Sinistra, il me semble qu’il se nome Veyne.

Quoi, Veyne Sinistra ?! Ce type qui avait réduit la machine de l’autre nuit en bouillie d’une seule attaque. C’est le prince de Kvatch ?! Et il va se faire exécuter !
Mon regard avait changé du tout au tout et c’est d’un mouvement brusque que je me levais de table et attrapais l’homme par le col de sa chemise :
-Veyne Sinistra, tu en es sure ! Tu es certain qu’il est prince ! Et son exécution, où aura-t-elle lieu ? Répond !

Le gentleman, horrifié, réussi cependant à me balbutier une réponse :
-Je…Je… Oui, j’en suis sure…Son…Exécution… Ici…la grande place.

D’un mouvement tout aussi violent que le premier, je lâchais l’homme qui se retrouva par terre avant de sortir du restaurant en hurlant à la mort.
Je me retournais alors vers Yuki et lui expliquait la situation alors que Requiem, elle, s’était déjà levée de table.

-Mes plus profondes excuses Yuki et merci pour tout, mais je dois y aller. J’avais un compte à régler avec cet homme, mais je viens d’apprendre qu’il est prince de Kvatch, et je ne compte pas le laisser mourir sans lui parler une dernière fois, j’aurais des questions à lui poser sur mes parents, comprend moi…

Sans attendre la réponse de Yuki je déposais une petite somme d’argent sur la table et quittait le restaurant sans dire un mot de plus…

[hrp: désolé pour la piètre qualité de ce post mais je ne voulais pas rater l'exécution de mon pote ]