Misanris
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.



 
AccueilDernières imagesRechercherS'enregistrerConnexion
-40%
Le deal à ne pas rater :
Tefal Ingenio Emotion – Batterie de cuisine 10 pièces (induction, ...
59.99 € 99.99 €
Voir le deal

 

 Joyeuse est à moi ! A MOI !!

Aller en bas 
AuteurMessage
Le Silure

Le Silure


Messages : 29
Date d'inscription : 29/11/2008

Feuille de personnage
Race: Vampire
Alignement: Bon
Arme: Rapière

Joyeuse est à moi ! A MOI !! Empty
MessageSujet: Joyeuse est à moi ! A MOI !!   Joyeuse est à moi ! A MOI !! EmptyMar 26 Mai - 19:36

<== Exécution de Veyne.

Poussant un hurlement sauvage, je brisais la fenêtre d'un coup de pied, projetant des éclats de verre partout dans l'étroite salle.
Deux, cinq gardes.
D'une pensée, je fis disparaître mes ailes lors que je me rattrapais au sol sous des paires d'yeux ahuris. Avant qu'ils ne puissent réagir, je découpais l'un d'entre eux d'une parfaire diagonale du tranchant de la hallebarde récemment acquise. Mes capacités de vampire me font réagir largement plus vite que la normale. J'avais mis du temps avant de m'y habituer.
Alors que le premier commençait à peine à s'effondrer, je fis volte-face d'un mouvement sec et enfonçai mon arme en plein dans le cœur d'un deuxième.
Le pauvre avait à peine sorti son arme. Jeunot.
Les deux gardes tombèrent en avant dans une effusion de sang, tandis que les trois restants se regroupaient en un demi-cercle défensif. Ils essayaient de se rassurer par le nombre. Sans nul doute, c'était la première fois qu'ils combattaient un vampire. Bien peu pouvaient se vanter de l'avoir fait deux fois.
Faisant tourbillonner ma lourde arme, j'effectuais un rapide mais néanmoins violent revers qui pulvérisa le bouclier de celui situé à l'extrême gauche, ainsi que quelque-uns de ses os, selon les craquements que j'entendis.
La violence du choc fit s'effondrer mes trois adversaires. Du sang s'échappait par la bouche du premier, hors d'état de me nuire. Les deux autres lâchèrent leurs armes pour se rouler en boule contre le mur, tremblants de peur.
Le mieux que je pus faire fut de braquer sur eux un regard menaçant, avant que quitter la pièce en trombe. Il n'y avait aucune raison de tuer un adversaire ayant renoncé au combat, et malgré la bonté dont je venais de faire preuve, nul doute que cela n'améliorerait pas l'image de barbares sanguinaires qu'avait toujours été celle des vampires.

Le menton encore dégoulinant de sang, ceci dû à mon récent regain d'énergie, je me glissai à travers les froids couloirs de pierre, pour réaliser que j'étais quasiment nu. Ma tunique m'avait été retirée avant que je passe sur le bûcher, et tout ce qui restait de mon pantalon était un vulgaire bout de tissu à moitié brûlé.
Lâchant un juron, je faisais marche arrière et retournai dans la petite alcôve. Les deux soldats gisaient toujours dans leur sang, le troisième était toujours inconscient.
Ceux qui avaient échappé de peu à une mort violente eurent un hoquet de peur en me voyant réapparaitre. Compréhensible, vu mon apparence. Du sang s'écoulait de mon menton et s'étalait le long de mon torse couturé de cicatrices. Vision quelque peu effrayante, je peux le comprendre. Ils n'avaient pas bougé d'un pouce, mais je réalisais que j'avais échappé de peu à une mort certaine. Rien ne les empêchait, la peur mise à part, de donner l'alarme.
Je lâchais donc ma hallebarde et, d'une poussée rapide, je fis percuter leurs crânes contre l'épais mur de pierre, dans un bruit assourdissant. J'entendis un craquement mauvais, et je m'en voulus d'avoir cogné trop fort, de là à tuer, mais le principal était qu'ils gisaient, incapables de me nuire.
Je n'eus plus qu'à échanger l'un de leurs uniformes contre le mien, à ligoter les survivants et à les enfermer, comble de l'ironie, avec leurs propres clés, sans oublier d'éponger mon menton.
Suant à grosses gouttes dans un uniforme impérial volé et seul dans la plus puissante citadelle du monde connu, j'arpentais les couloirs tel un soldat, hallebarde sur l'épaule, parfaitement droit, saluant d'un mouvement de tête mes camarades. Au moins, j'avais l'expérience du comportement de soldat, et à part quelques moments de stress, je n'eus aucun mal à me déplacer librement dans la forteresse.
D'après mes vagues, très vagues souvenirs, la salle des objets confisqués se trouvait dans les sous-sols. Ce qui me faisait un bon nombre d'étages à descendre avant de toucher au but.

Bien vite, je perdis le compte du nombre de marches descendues, avant d'arriver enfin aux sous-sols. L'endroit y était le même qu'à mon arrivée, sale et puant la sueur, la souffrance et la mort. Mais quelque part au milieu de cet endroit aussi nauséeux que dangereux se trouvait Joyeuse, et Dieu sait que je ne repartirais pas sans elle.
Sans attendre, je me plaquai contre un mur, et attendis, ne sachant trop que faire. Il y a plus de deux cent ans, d'après mes souvenirs, il fallait une autorisation spéciale pour pouvoir accéder à cette salle. Une procédure compliquée à souhait, ce qui impliquait que personne n'avait jamais été volontaire, les bleus mis à part.
Reprenant mon courage à deux mains, je me dirigeais d'un pas des plus assuré vers la porte gardée.
Deux hommes en armes.
Plus deux, non...quatre autres derrière moi. Ces types faisaient partie de l'élite de l'élite, les berner serait impossible. J'espérais juste ne pas faire trop de raffut pour ameuter toute la garde vers moi.
Je m'arrêtais à moins d'un pas du premier, qui me dévisagea d'un sale regard, prêt à me demander mon autorisation, ou à me dire de foutre le camp en vitesse dans le cas ou je n'en aurais pas.
Sans lui laisser le temps de commencer sa phrase, profitant de l'effet de surprise, je lui envoyais un coup de coude qui lui brisa sec le menton. Sans lui laisser le temps de réagir, je fis tournoyer ma hallebarde sur le deuxième. Rapide, presque autant que moi, il bloqua la lame avec difficulté de son fourreau, tandis que les quatre autres se précipitaient vers moi, armes au clair.

Preste comme un souffle de vent, je bondis en arrière pour atterrir derrière eux, fauchant immédiatement une paire de jambes dans le feu de l'action. Le malheureux s'effondra dans un cri étouffé. Je restais baissé un instant, le temps de parer deux attaques du manche de mon arme, tandis que d'une main, je ramassai l'épée du soldat agonisant.
Du coin de l'œil, je vis venir une attaque dans mon dos. Y mettant toute ma force, je repoussais mes deux assaillants, qui titubèrent sous la violence du renvoi, tandis que mon épée transperçait la gorge du troisième.
Mon casque gênant ma vision, je le retirai et essuyai mon visage maculé de sueur d'un revers de la main.
Les deux gardes me fixaient, d'un regard empli de peur et de haine. Les jambes de l'un tremblaient. Finalement, la haine l'emporta sur la peur et ils me chargèrent, épées levées.
Avec deux armes à la main, je n'avais aucune hésitation, et d'un revers de hallebarde, je les poussais à parer. De nouveau, ils furent forcés de reculer, mais un instant plus tard, je fus sur eux.
Prenant appui sur la tête du premier, je décochai un coup de genou dans l'abdomen du second, l'envoyant percuter une étagère de bois. Retombant sur mes pattes comme un chat, j'envoyai mon épée perforer la cuirasse du dernier malheureux, atteignant par là un poumon. Il ne survivrait pas longtemps...
Suant à grosses gouttes, je cherchais du regard le dernier garde, mais à ma grande surprise, il avait déjà disparu.
Bons Dieux, le saligaud allait prévenir le reste de la garde.
Plongeant sur le corps sans vie du premier garde, je fouillais dans sa tunique pour y trouver un trousseau de clés. Je poussais un juron en constatant qu'il y en avait plus d'une dizaine. Bons Dieux ! Bons Dieux ! Bons Dieux ! Comme si j'avais le temps de toutes les essayer, alors que la garde allait pointer son nez d'une seconde à l'autre.
J'envoyais une prière silencieuse aux Dieux en faisant tourner la première clé dans l'épais verrou de la lourde porte d'acier, et je faillis m'évanouir de soulagement quand j'entendis le léger cliquetis du déverrouillage. Il y avait donc bien un quelconque Dieu de mon coté.

A toute vitesse, je pénétrai dans l'étroite salle et trouvais Joyeuse du premier coup d'œil. Mon arme étant la seule chose qui m'intéressais, je l'empoignai et sortis sans rien emporter d'autre, alors que le bruit de plusieurs dizaines de bottes martelant le sol de pierre parvenait à mes oreilles.
Parmi trente-six stratégies, la meilleure est toujours la fuite, surtout à cinquante contre un seul. Donc ni une ni deux, et je forçais la porte des cachots d'un coup de pied. J'espérais secrètement que me mémoire ne me jouait pas un mauvais tour.
Dans un bruit sourd, elle s'écrasa sur le sol, me permettant de tomber nez-à-nez avec un bourreau. Une expression mauvais passa sur mon visage alors que je reconnaissais les traits de celui qui m'avait arraché tant de cris. Je constatai avec délice la peur qu'affichait le sien.
Prompt comme l'éclair, je lui enfonçai Joyeuse en pleine gorge d'un coup sec. Un mouvement du poignet plus tard, sa tête se retrouvait sectionnée du tronc dans une fontaine de sang, et roulait à terre dans une trainée sanglante.
Quelques secondes plus tard, je disparaissais dans un grincement métallique alors que je refermais la grille du conduit de tout-à-l'égout qui devait me servir de porte de sortie...
Revenir en haut Aller en bas
Le Silure

Le Silure


Messages : 29
Date d'inscription : 29/11/2008

Feuille de personnage
Race: Vampire
Alignement: Bon
Arme: Rapière

Joyeuse est à moi ! A MOI !! Empty
MessageSujet: Re: Joyeuse est à moi ! A MOI !!   Joyeuse est à moi ! A MOI !! EmptyMar 26 Mai - 20:31

Avançant avec difficulté dans une matière bourbeuse dont je n'osais même pas spéculer la composition, j'avais depuis longtemps abandonné mon uniforme de soldat volé.
Le plus précautionneusement du monde, emprisonné dans un monde régi par l'obscurité et la puanteur, je me devais de marcher à tâtons, chaque pas étant une épreuve de force, cette bauge s'élevant jusqu'à mes cuisses. Bien sûr, j'avais attaché le fourreau de Joyeuse dans mon dos pour éviter de souiller ma précieuse arme.
Le conduit était suffisamment large pour moi, mais pas assez grand, m'obligeant à me courber jusqu'à presque avoir le nez dans cette pourriture. Bon Dieu, même pas un brin de lumière pour me diriger tranquillement. Personne ne devait en effet être assez stupide au point de s'échapper par ce conduit d'égout étroit, malodorant et suffocant. J'avais littéralement l'impression de cuire à la vapeur, mes yeux étaient collés et je suais à grosses gouttes.
C'est étrange à quel point toute notion du temps s'échappe à vous lorsque vous êtes seul avec vous-même, plongé dans les ténèbres. J'avais depuis longtemps perdu le compte du temps passé dans ce bourbier.
Mais au moins, personne ne me collait aux basques, à moins d'être cinglé.
Lorsque ma tête rappa le haut du conduit de pierre, je réalisai avec une pointe d'appréhension que le conduit allait en s'étrécissant.
Mes estimations concernant et sa taille et le trajet à parcourir étaient donc fortement erronées. Je saurais m'en souvenir pour la prochaine fois ou j'investirais un château rempli de gardes armés jusqu'aux dents dans le but de récupérer mon arme, sans penser à un plan pour en sortir, bon Dieu !!

Bien vite, je fus forcé d'avancer à quatre pattes, le menton quasiment collé à cette putride bouillie qui m'arrivait aux épaules. L'odeur était à la limite de l'insupportable, quoi de plus normal pour la vidange de la plus grande ville du royaume, mais si jamais j'avais ne serait-ce qu'imaginé un tel scénario, j'aurais sûrement choisi le bûcher.
L'idée de rester ici une minute de plus m'étant chaque seconde toujours plus atroce, j'accélérai la cadence dans un grognement mauvais, quand enfin me parvint un son autre que mes propres jurons.
Très vague, je ne le distinguais que grâce à mes sens aiguisés, et je suppose qu'être plongé dans l'obscurité la plus totale devait avoir les avoir renforcés ne serait-ce qu'un peu. Assez vite, ce que je supposait être un gémissement devint une sorte de clapotis, et mu par un espoir de sortir de cet étroit conduit, je me précipitais vers l'origine du bruit, sans savoir quelle horrible surprise m'attendait au bout du tunnel.

Faisant fi de toute prudence, je me précipitais, avant de réaliser que je chutais en avant. Le tout à l'égout touchait à sa fin et j'étais donc arrivé dans les catacombes du royaume ! Avec effroi, je m'agrippai désespérément à la paroi rocheuse, traversant la cascade d'immondices, mais trop glissante, je ne réussis qu'à me projeter sur le coté pour éviter de finir noyé dans une mare d'excréments. Pris de panique, je libérai mes ailes, avant de me souvenir grâce à l'énorme douleur qui me traversa le dos qu'une armure les empêchait de sortir.
Un horrible hurlement jaillit du fin fond de ma gorge, pendant toute ma chute, qui me sembla durer une éternité. Et en effet, je parcourrai une bonne vingtaine de mètre, Joyeuse serrée dans mes bras comme un enfant, avant d'atterrir lourdement dans un craquement sourd.
Le choc me coupa le souffle.
Sacré nom de...!! Mes os et mon corps tout entier semblaient hurler de douleur. Je restais prostré là, les yeux fermés, gémissant sans arrêt, une bonne demi-heure, avant de, difficilement, me remettre sur pied. L'opération me posa plusieurs difficultés, car je chancelai comme un nouveau-né, le sol me paraissait se mouvoir d'une vie propre, et un instant, je suspectai être atteint plus gravement par ma chute que je ne l'aurais pensé.
Mes esprits revinrent en partie quand je réalisai, non sans incompréhension que je me tenais sur un épais tapis d'os. Bien que je ne puis rien constater de visu, beaucoup me paraissaient humains. Quoi de plus logique, dans des catacombes, mais le nombre d'ossements me laissait tout de même perplexe. Des générations entières de misanrisiens avaient jeté les dépouilles de leurs familles dans cet immense labyrinthe qui, disait-on, s'étendait sur plusieurs kilomètres, autant de long que de profondeur.
Ce que j'avais pris pour un clapotis n'était en fait que le tout-à-l'égout qui tombait dans un petit ruisseau empoisonné qui s'écoulait tranquillement au milieu de cette terre de mort. Personne n'était sensé être venu ici depuis plusieurs dizaines d'années, alors pourquoi sentais-je dans l'air l'odeur du sang frais ?
Toute cette histoire prenait une teinte irréaliste de conte pour enfant, avec un dénouement que je n'étais pas sûr d'apprécier. S'ajoutait à ça une ambiance pesante et un vague râle dont je ne tenais absolument pas à découvrir l'origine...
Ne restait plus qu'à trouver une sortie de ce trou à rats, en évitant de me faire tuer par tout ce qui pourrait me tuer, et avant de devenir fou. Il allait sans dire que la seconde condition allait être la plus rude, sans aucun doute. Par précaution, je dégainai Joyeuse et, les yeux plissés pour distinguer les ombres fuyantes, je commençai à avancer.
L'odeur étant à présent moins insupportable à mes narines, je suivis le cours d'immondices pendant quelques temps, marchant parmi les milliers d'orbites vides qui me fixaient sans discontinuer.
Bien vite il m'apparut que la taille du souterrain mortuaire dépassait de bien loin ce que j'avais d'abord imaginé. D'immenses salles se succédaient, seulement reliées entre elles par d'étroits corridors. Dans chacune d'entre elles étaient entreposés, empilés de façon rigoureuse et parfaite les restes humains qui me regardaient passer dans un silence des plus religieux.
Étouffés par l'épaisse couche de poussière au sol, mes pas ne produisaient pas le moindre son, et seul résonnait dans les anciennes salles le maigre bruit du mince ruisseau que je suivais depuis assez longtemps pour en avoir perdu le compte. Ne disposant d'aucun repère visuel suffisamment fiable, par de nombreuses fois je crus revenir sur mes pas, et du fait du silence pesant, de cette moiteur humide, cet endroit commençait sérieusement à me taper sur les nerfs.
L'armure récupérée était si lourde et me ralentissait tant que je m'en étais débarrassé depuis bien longtemps, néanmoins, j'avais cette mauvais impression d'avoir un fardeau deux fois plus important sur les épaules. Toutes ces péripéties n'étaient plus de mon âge...
Soudain, un mouvement sur la gauche attira mon attention. Impossible à identifier totalement, il était situé vers les hauteurs, sur une des épaisses marches de crânes humains. Plusieurs dégringolèrent pour arriver à mes pieds, ce qui ne m'inspirait pas spécialement confiance. Un signe que j'allais bientôt faire partie de leur société ?
Arrêtant totalement de bouger, je laissais mes oreilles trainer dans toute la salle, à l'affut du moindre bruit, mais ne détectais rien d'autre d'une vague exhalaison mauvaise, un souffle, un reflux.
Au moment de reprendre ma marche, j'eus le temps d'entr'apercevoir deux yeux jaunâtres qui me fonçaient droit dessus. Sans réfléchir, je me décalais d'un rapide pas en arrière et enfonçais Joyeuse dans un geste de défense vers l'attaque. L'odeur de sang m'indiqua que la créature s'y étais empalée. Je voyais ses yeux jaunes me fixer, je sentais son haleine putride sur mon visage, ses grognements bestiaux déchiraient le silence aussi bien que ses longs bras terminés par d'épaisses griffes déchiraient l'air ambiant en de violents mouvements désespérés. Prenant bien garde à en rester hors d'atteinte, je retirais Joyeuse de son abdomen et lui décochai un voilent coup de pied au même endroit.
Elle retomba à terre dans un cri aigu. Conscient qu'elle risquait d'alerter d'éventuels congénères, je lui sautais dessus et un mouvement sec, lui enfonçai Joyeuse en pleine gorge. La créature n'émit qu'un vague gargouillis inhumain avant que toute lueur de vie ne cesse de briller dans ses yeux.
Mon cœur battant à toute vitesse, je surveillais les environs, à la recherche du moindre signe de vie, du moindre souffle, du moindre mouvement.
Rien...
Rien d'autre que mon souffle irrégulier et tremblant.
Nerveusement, je repris ma marche macabre, Joyeuse plus fermement serrée que jamais.
Ma vigilance finit par se relâcher peu à peu, tandis que le calme ancien reprenait ses droits sur les antiques catacombes. Je suppose que la part de vampire en moi se plaisait à l'idée que l'endroit lui appartenait. Jeune, j'imaginais les vampires vivants dans ce genre de lieu. Humide, sombre, à l'abri des humains, mais suffisamment proche d'eux pour les dévorer pendant la nuit.
En effet, l'endroit m'attirait, je m'y sentais à l'aise, à l'abri de la lumière et du regard des autres. Perdu dans mes pensées, je remarquai à peine le faible courant d'air frais qui me caressait le visage.
Quand je le sentis enfin, mon envie de déguerpir de cet endroit fétide se réveilla d'un coup, et je me mis à courir aussi vite que mes jambes fatiguées me le permettaient, en suivant cette minuscule brise.
Revenir en haut Aller en bas
Le Silure

Le Silure


Messages : 29
Date d'inscription : 29/11/2008

Feuille de personnage
Race: Vampire
Alignement: Bon
Arme: Rapière

Joyeuse est à moi ! A MOI !! Empty
MessageSujet: Re: Joyeuse est à moi ! A MOI !!   Joyeuse est à moi ! A MOI !! EmptyMar 26 Mai - 20:31

Je stoppai ma course en quelques instants quand une série de glapissements me parvint au détour d'un couloir. L'air était devenu moins fétide autour de moi, mais je sentais une puanteur différente émaner de l'autre coté du mur. De même que plusieurs grognements hideux se faisaient entendre. Joyeuse quitta son fourreau en un éclair tandis que je m'accroupissais le plus calmement possible, dégouté d'avance à l'idée de ce que je pourrais trouver.
Avec une prudence redoublée, je jetais un coup d'œil, et laissais presque échapper un hoquet de stupeur. Les catacombes finissaient ici, dans une énorme grotte envahie de créatures à la peau grisâtre, voutées et horriblement défigurées, hideuses parodies d'humains. A leur yeux jaunes, je devinais qu'elles appartenaient à la même espèce que celle que j'avais occis auparavant. Et il y en avait des dizaines ici, comme surveillant leur petit territoire au sommet de piles de rocher. Quelques rayons de lumière blanche éclairaient la grotte, jonchées d'os et de débris humains. Il faisait donc déjà nuit, au dehors.
Je levais les yeux et aperçus à quelques dizaines de mètres au-dessus, un trou assez grand pour que je puisse y passer, à condition de suffisamment contrôler mon vol.
Soit. Je n'avais pas vraiment d'autre solution raisonnable. Au vu de leur nombre, ces créatures auraient tôt fait de me réduire en charpie.
Inspirant à fond plusieurs fois pour me donner confiance, je finis par m'élancer sans un mot dans la grotte. D'un revers, je tranchais le crâne d'une des créatures trop lente à réagir, puis décollai d'un bond, ailes déployées, juste avant que deux créatures se jettent sur moi. Je les évitais d'un puissant battement d'ailes et admirai la magnifique lueur de la lune, qui me paraissait juste à quelques mètre à la sortie de la grotte. J'eus une pensées pour ces misérables créatures qui à jamais se contenteraient de voir la lumière lunaire sans jamais l'atteindre.
J'exprimais ma joie de sortir en un rugissement de triomphe quand quelque chose me percuta au thorax avec une force que je n'aurais jamais cru possible en ce monde. Comme un tir de catapulte.
Rien qu'avec sa vitesse, la chose me plaque au plafond avec une violence telle que je crus que ma colonne vertébrale allait céder sous le choc.
Trop proche du but pour pouvoir flancher maintenant, je dégageai le rocher du bras, mais à ma grande surprise, il esquiva et m'en colla une. Et une autre. Le temps que je me rende compte des évènements, j'étais déjà en train de chuter. Nerveusement, je repoussais la chose des deux pieds avant d'atterrir plus ou moins bien au sol. Toujours conscient des créatures, je me remis droit aussi vite que mes forces me le permirent et attendit l'assaut, arme à la main.
Seul au milieu d'un cercle de créatures enragées prêtes à me dévorer sur place, je passais ma langue sur mes lèvres pour en lécher le sang.
C'est fou la façon que la mort imminente peut vous faire oublier toute notion de peur. J'avais presque oublié cette sensation, et je me réjouissais de la connaître à nouveau. J'étais donc encore en partie humain, c'est toujours bon à savoir.
Une des créatures s'élança vers moi en hurlant. Sans hésiter une seule seconde, je la découpai en morceaux d'un simple moulinet de Joyeuse, et elle explosa dans un torrent de fluides corporels.
En attendant qu'une autre s'avance à ma rencontre, je fis craquer les articulations de mon cou, et, illuminé par un rai de lumière, je leur décochai un sourire haineux, mes canines dévoilées.
Poussées par je ne sais quoi, elle reculèrent comme d'un seul homme, et celles devant moi s'écartèrent comme des valets laissant place à leur maitre. Un frisson d'angoisse me parcourut l'échine.
Ce qui m'avait percuté et que j'avais pris pour un rocher n'était autre qu'un lointain cousin, quelque chose que j'avais espéré ne jamais croiser, même dans mes plus sombres cauchemars.
Plus de deux mètres de haut, tout en muscles, la gueule aux crocs acérés et aux canines plus longues que les miennes, écumant de rage, avec des ailes de chitine faisait plus de deux mètres d'envergure, il s'avança lentement vers moi.
Stryge. Un vampire qui n'avait plus rien d'humain, ayant succombé depuis longtemps à sa soif de sang, un animal à l'état pur, uniquement dominé par son instinct. Un stryge.

Il se jeta sur moi à la manière d'un animal et me frappa avec une force inouïe, me coupant le souffle. Les pensées se bousculaient dans me tête, à un rythme que je puis même pas décrire, et avant même que je reprenne mes esprits, il abattit sur moi une avalanche de coups si féroces que je crus bien mourir et dans un cri strident de rage, il me projeta sur la paroi rocheuse, et bien que le choc fut atrocement douloureux, la distance entre lui et moi me permit d'y voir plus clair.
De justesse, je réussis une roulade sur le coté pour éviter un nouvel assaut effréné et d'un geste sec, Joyeuse la mina son flanc gauche dans une effusion de sang. Le monstre riposta aussitôt d'un revers de sa patte, qu'il me colla en plein dans le nez, m'envoyant de nouveau à terre.
Je ne sais pourquoi, il me laissa le temps de retrouver mes esprits, et je lui fis face, arme à la main. Peut-être sentait-il que nous étions de la même espèce. Peut-être restait-il en lui quelque vestige d'humain, après tout...
Même vouté, il me dépassait de plusieurs têtes, moi que ne suis pas tout petit non plus. Je fixai ses yeux de rubis étincelants et nous sûmes tous les deux qu'un seul pourrait survivre aux dépens de l'autre.
Avec une agilité surprenante pour une bête de sa taille, il tenta de m'empoigner à la gorge, coup que je déviais d'un revers du bras, mais sa force était telle que la violence du choc menaça de me renverser de nouveau.
D'un moulinet, j'enfonçais Joyeuse profondément dans son abdomen et tranchais le tout sans me soucier de quoi que ce soit d'autre que de ma survie.
Lorsque la lame de Joyeuse se bloqua quelque part entre les côtes tant le monstre était résistant, je compris mon erreur une seconde trop tard, après avoir en vain essayé de la retirer en tranchant le reste du thorax.

-Merde, murmurai-je sans espoir de bénéficier de pitié.

Le vampire m'étreignit de ses énormes bras, comme pour m'étouffer. Il me souleva sans peine de terre, m'immobilisant totalement de sa force herculéenne. Son visage n'était qu'à quelques centimètres du mien, et je pouvais lire dans ses yeux une haine viscérale à mon égard. De la jalousie à l'encontre d'un vampire plus "civilisé" ? Je pensais bien ne jamais avoir la réponse.
Une bave visqueuse souilla mon visage lorsqu'il poussa un nouveau hurlement à en faire trembler les murs de la caverne. Faisant fi de toute subtilité, je fouaillais de Joyeuse ses entrailles comme un véritable boucher. Il perdait autant de forces que de sang, et je parvins à suffisamment me dégager pour lui décocher un coup de tête à presque m'en briser le crâne. Je fus aussi sonné que lui, mais sa poigne se relâche l'espace d'un instant, juste le temps pour moi de m'inonder d'oxygène avant de lui donner un nouveau coup de tête.
Toujours dans ses bras, je le sentis chanceler, et je m'écroulais à terre lorsqu'il me lâcha enfin. Malheureusement, il reprit ses esprits plus vite que je ne l'aurais cru et je jeta sur moi avec une violence inouïe, s'acharnant sur mon corps déjà brisé, et chacun de ses coups me poussait vers une mort certaine.
Et alors que je la sentais m'étreindre d'une caresse bien plus douce que ce que j'avais connu jusqu'ici, je portais un dernier coup dans un hurlement de désespoir et Joyeuse s'enfonça en plein milieu du front de l'horrible créature.
Nous restâmes figés quelques bonne secondes, avant que je me décide à retirer Joyeuse de sa boite crânienne d'un geste sec. Je me sentais sur le point de perdre connaissance. Il fallait que je quitte cet endroit au plus vite, car je n'avais plus la force de me défendre, et déjà les petites créatures, répliques de leur maitre, se regroupaient autour de sa dépouille.
Poussant sur les dernières forces qui me restaient, je poussais sur mes ailes et m'envolais vers une tache lumineuse au plafond, qui si je me souvenais bien était un trou vers l'air libre.
Ma vision se troublait plus que nécessaire, et mon aile heurta la paroi rocheuse. Je n'eus même pas la force de me raccrocher et n'atteignit la sortie que de justesse, amoché mais vivant.
Avant même que je puisse comprendre ou j'étais, mes forces me lâchèrent, je retombais au sol, vidé de mon énergie et mon crâne percuta un rocher.
Ma dernière vision fut celle de Joyeuse qui roulait sur le sol, fidèle amie au sourire d'acier. Fidèle camarade à la prompte attaque. Compagne remplie de joie et d'allégresse atténuant ma solitude et mon monde sanglant, à la lueur d'un astre...
Joyeuse.
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé





Joyeuse est à moi ! A MOI !! Empty
MessageSujet: Re: Joyeuse est à moi ! A MOI !!   Joyeuse est à moi ! A MOI !! Empty

Revenir en haut Aller en bas
 
Joyeuse est à moi ! A MOI !!
Revenir en haut 
Page 1 sur 1

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Misanris :: Corbeille-
Sauter vers: